Perspectives économiques de l’OCDE : la croissance ralentit, les risques s’accroissent, il faut renforcer la coopération internationale.
Le Secrétaire Général, Angel Gurria, et la Chef économiste, Laurence Boone, ont présenté le 21 novembre les Perspectives économiques de l’OCDE 2018, incluant les prévisions de croissance 2018-2020 des pays de l’OCDE et du G20.
La prévision de croissance mondiale est maintenue à +3,7 % pour 2018, mais l’OCDE estime qu’elle a atteint son point culminant et qu’un ralentissement graduel devrait se poursuivre pour atteindre +3,5 % en 2020, niveau proche de son potentiel. Le ralentissement de la croissance est dû à l’exacerbation des tensions commerciales, au durcissement des conditions financières, à la hausse des prix du pétrole ainsi qu’à la transition vers des politiques macroéconomiques moins accommodantes.
Les échanges mondiaux ralentissent, leur progression étant passée de +5,2 % en 2017 à +3,9 % en 2018 et l’OCDE estimant qu’elle devrait rester de l’ordre de + 3,7 % par an en moyenne sur la période 2019-20.
Contrairement à l’expansion généralisée observée en 2017, l’évolution de la croissance diffère selon les pays. En particulier, au sein de l’OCDE, la désynchronisation entre les Etats-Unis et les autres pays s’est accentuée. Les prévisions pour la zone euro sont légèrement abaissées pour 2018-19 et l’OCDE anticipe un ralentissement plus net en 2020. Pour la France, la prévision s’établit à +1,6 % pour 2018 et 2019 et +1,5 % pour 2020.
Parmi les principaux risques pesant sur ces prévisions, l’OCDE souligne en premier lieu le coût qu’entrainerait une intensification des restrictions commerciales, ainsi qu’un renchérissement des cours du pétrole ; un durcissement plus rapide des conditions financières ; l’accentuation des tensions financières dans certaines économies émergentes, à ce stade limitées à l’Argentine et à la Turquie ; un ralentissement plus marqué de l’économie chinoise ; des facteurs d’incertitude en Europe.
Les recommandations de l’OCDE invitent à un resserrement graduel, prudent et surtout différencié des politiques monétaire et budgétaire compte tenu des divergences entre pays et à la mise en œuvre de mécanismes de coopération budgétaire internationale et au niveau de la zone euro. Ce resserrement doit s’accompagner d’un renforcement de la résilience des marchés financiers, en premier lieu en zone euro avec la nécessité d’avancer sur l’union bancaire. Les politiques de réformes structurelles doivent également faire preuve de davantage d’ambition. Mais la priorité demeure le rétablissement du dialogue et de la coopération en matière commerciale, tant sur les droits de douane que sur les mesures non tarifaires.
Disponible sur : http://www.oecd.org/fr/presse/la-croissance-mondiale-ralentit-sur-fond-d-accentuation-des-risques-commerciaux-et-financiers.htm